Un CDI conclu après un CDD peut prévoir une autre rémunération, même si le CDD est requalifiéLa requalification d’un contrat à durée déterminée ne rend pas nulle la clause du contrat à durée indéterminée, conclu ultérieurement, fixant une nouvelle rémunération.
Ce nouvel accord doit donc s'appliquer, sauf si le consentement du salarié a été vicié.
Selon l’article L 1245-1 du Code du travail, un contrat à durée déterminée non conforme aux dispositions légales énumérées par ce texte est réputé à durée indéterminée.
La Cour de cassation déduit de ce texte que la requalification n’a d’incidence que sur le terme du contrat et laisse inchangées les autres stipulations contractuelles.
Il en va ainsi, par exemple, des clauses relatives relatives à la durée du travail (Cass. soc. 9-10-2013 n°12-17.882 FS-PBR : RJS
12/13 n° 788 ; Cass. soc. 10-12-2014 n° 13-22.422 FS-PB : RJS
2/15 n°82).
Néanmoins, l'employeur et le salarié peuvent, à l'occasion de la conclusion d'un contrat à durée indéterminée, convenir de la modification d'une ou plusieurs clauses du contrat antérieur.
Ainsi, un salarié peut donner son accord pour son rattachement à un autre dépôt que celui dont il relevait auparavant.
Dans un tel cas, il importe peu que ce dépôt initial ait été stipulé dans un contrat à durée déterminée ensuite requalifié en contrat à durée indéterminée (Cass. soc. 4-12-2013 n° 12-23.874 F-D).
Dans la lignée de ces solutions, la Cour de cassation juge dans un arrêt du 27 avril 2017 que la requalification d’un contrat à durée déterminée n’a d’incidence que sur la durée du contrat et ne peut donc remettre pas en cause les clauses salariales d’un accord postérieur, dès lors que celui-ci est librement consenti entre les parties.
Ainsi, en l'espèce, le salarié ayant accepté une rémunération moins élevée dans le cadre du CDI ultérieurement conclu, ne pouvait pas, après la requalification du CDD initial en CDI, réclamer la rémunération plus élevée prévue à ce premier contrat.