Bus: pourquoi la ligne 22 est autant saturée
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Source: Nice-Matin du 24/10/2011.
Tout le monde se souvient du sketch de Fernand Raynaud. Ce « 22 à Asnières » que l’opératrice des PTT était bien incapable de « donner » à l’humoriste. À Nice, on a aussi un 22 bien difficile à attraper : il ne s’agit pas de téléphone, cette fois, mais du bus qui dessert la ligne Rimiez-Croix de Berra. Les bus qui desservent cette très longue ligne sont tellement bondés qu’ils passent parfois devant les arrêts sans y faire halte. Les voyageurs sont alors contraints d’attendre le suivant, voire le suivant du suivant…
Des navettes en doublon
Il faut dire que la ligne 22 dessert des arrêts très pourvoyeurs en passagers : les cliniques des Sources et Saint-Georges, les hôpitaux Saint-Roch et de l’Archet, des collèges comme Roland-Garros, Alphonse-Daudet ou de l’Archet... Mais surtout, comme l’observe le responsable d’exploitation de la ST2N, Charly Actis, « la 22 est sensible pour la fac de lettres, car c’est la seule qui la desserve ».
Depuis mardi dernier, la ST2N a donc mis en place, aux heures de pointe, des navettes spéciales entre Magnan et l’Archet, la partie censée être la plus fréquentée du parcours. « Chaque année, c’est la même chose, insiste le cadre de la ST2N. Ce secteur est très chargé à la rentrée universitaire et se vide à partir de janvier, quand certains étudiants commencent à décrocher. Mais cette année, ce qu’on ne nous avait pas dit, c’est qu’il y avait 2 000 étudiants en plus ! »
Pourtant, le problème de la saturation de la ligne ne semble pas concentré entre Magnan et l’Archet. A certaines heures, monter dans un 22 à l’hôpital Saint-Roch, dans le sens Rimiez-Croix de Berra, ou bien à Gambetta-Bottero, dans l’autre sens, nécessite aussi beaucoup de patience.
Couper la ligne en deux ?
À la CGT, les chauffeurs et leurs délégués syndicaux estiment que « le problème est structurel ». Du fait, assurent-ils, du « trop grand nombre de pôles générateurs de voyageurs » desservis par la ligne. « On est à la merci du moindre incident, comme il y a quinze jours quand un 22 est tombé en panne à l’heure de pointe, raconte Pierre Moreno, délégué du personnel. Les deux bus suivants étaient pleins et des gens se sont battus ! Un chauffeur s’est même fait cracher dessus… »
Selon la CGT, la solution existe. « Il suffit de couper la ligne en deux dans le centre-ville, affirme Pascal Delire, secrétaire à la politique syndicale. Il y aurait la 22 à l’ouest, jusqu’à Croix de Berra, et la 15 qui remonterait vers Rimiez, comme elle le fait déjà. »
Seul hic, le cahier des charges du délégataire, Véolia-Transdev, dont la ST2N est la filiale : « Pour Véolia, couper une ligne, c’est changer la structure du réseau, ce qui est interdit par le cahier des charges, ajoute Pascal Delire. Or, on est en renouvellement de la délégation de service public. C’est le moment de faire des propositions. Nous, à la CGT, on a remis à la direction un projet de restructuration de tout le réseau de bus, qui intègre cette coupure de ligne. Ça pourrait se faire en septembre 2012. »
Discrète en raison du contexte, la direction rappelle que « la CGT n’est qu’un acteur » et qu’elle va peut-être un peu vite en besogne…