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Juridique et Cgt.

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En général, le juridique, les retraités, la Cgt, les transports urbains et autres transports dans les Alpes Maritimes.


Flexibilité du travail : ce que prépare le gouvernement

Publié par cgtrla sur 30 Mars 2015, 21:27pm

Flexibilité du travail : ce que prépare le gouvernement

Pas de coup de barre à gauche, mais une accélération des réformes du marché du travail. Au lendemain du second tour des élections départementales, l'exécutif est prêt à accorder plus de souplesse aux entreprises en contrepartie du maintien de l'emploi.

Imposer une baisse des salaires et augmenter le temps de travail, plutôt qu'envoyer les gens au chômage... C'est désormais la doxa gouvernementale en matière sociale. Alors que la hausse quasi continue du chômage n'en finit pas de compromettre l'engagement présidentiel d'une inversion de la courbe, l'exécutif va accélérer le chantier de la réforme du marché du travail ouvert il y a deux ans.

Après des discussions menées en coulisse ces derniers jours, selon nos informations, le gouvernement s'apprête à poser la première pierre d'un nouveau compromis avec les syndicats... réformistes. Objectif : lâcher la bride aux entreprises en difficulté en leur donnant plus de souplesse (aménagement du temps de travail, modération salariale) le temps que la tempête passe. Une demande du Medef. A une condition : le maintien des emplois. Les partenaires sociaux doivent se rencontrer aujourd'hui pour en discuter avant une rencontre au sommet le 3 avril.

Depuis deux ans, les « accords de maintien de l'emploi » permettent déjà cette sorte de flexisécurité à la française. En cas de graves difficultés économiques, par un accord majoritaire avec les syndicats, l'entreprise peut imposer aux salariés de sauvegarder l'emploi en échange de contreparties en termes de salaire ou de temps de travail. Sauf que le dispositif n'a jamais décollé : seulement quelques dizaines d'accords ont été signés. Cette mesure négociée en 2013 par le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGC « doit être améliorée car, de l'avis des experts, y compris les moins ultralibéraux, elle est quasi inapplicable », indique une source gouvernementale.

Coup de barre libéral ?

Parmi les pistes envisagées selon nos informations, l'exécutif souhaite augmenter le délai pendant lequel un employeur peut imposer baisses de salaire et plus d'heures de travail. Actuellement limitée à deux ans au maximum, cette durée pourrait être portée à trois ou quatre ans. Autre assouplissement : jusqu'ici il était impossible de diminuer la rémunération des salariés touchant moins de 1,2 smic, ni de descendre en dessous de ce seuil pour tous les autres. Ce verrou pourrait sauter. Autre modification en vue : les salariés refusant ces modalités bénéficient actuellement d'un droit au licenciement économique, plus avantageux en termes de formation et d'allocations. A l'avenir, ce serait un licenciement simple. Enfin, il est envisagé de revoir la définition jugée trop vague et trop restrictive des difficultés économiques qu'une entreprise doit démontrer pour bénéficier de cette mesure. Syndicats et patronat auront apparemment beaucoup de choses à se dire... Le gouvernement, lui, devra s'assurer que sa majorité accepte ce coup de barre libéral.

Au soir du second tour, Valls évoquait «de nouvelles mesures»
«Mon gouvernement redoublera d'énergie, avec comme priorité l'emploi, l'emploi, l'emploi», a promis le Premier ministre Manuel Valls, dimanche peu après 20 heures, commentant sans tarder le résultat des élections cantonales, désastreux pour le Parti socialiste au pouvoir. «Les Français, par leur vote et même leur abstention, ont dit à nouveau leurs attentes, leurs exigences, leur colère, leur fatigue face à une vie quotidienne trop difficile», avait analysé auparavant le chef du gouvernement, assurant avoir «entendu ce message».

Dans la foulée, il précisait que «dans les prochains jours, seront décidées de nouvelles mesures en faveur de l'investissement privé et de l'investissement public». Citant notamment la loi Macron, la loi sur la transition énergétique et la loi Santé, qui seront toutes «adoptées avant l'été», le Premier ministre a aussi évoqué les «baisses d'impôt» dont les Français «verront les effets concrets dès le mois de septembre».

Hamon : «Valls a parlé trop vite»

Interrogé dans Le Parisien-Aujourd'hui de ce lundi, l'ex-ministre de l'Education nationale Benoît Hamon, catalogué frondeur, a aussitôt réagi : « Le Premier ministre a parlé trop vite. Je comprends qu'il veuille défendre son bilan, mais après ce résultat, il ne peut pas dire qu'il accélère pour continuer à faire ce qui a échoué depuis des mois. Les résultats ne sont pas là, nos mots, comme le choix d'un conservatisme économique et social, désarçonnent les électeurs de gauche. On ne peut pas annoncer que le paysage politique est bouleversé et dire : « Continuons comme avant. » Ce n'est pas en reprenant les arguments de nos adversaires que nous allons retrouver nos électeurs.»

Interrogé sur la politique qu'il convenait de mener, Benoït Hamon estime «qu'il il faut réaliser qu'il n'y a plus beaucoup d'électeurs socialistes parmi les plus modestes. Pour les reconquérir, il faut renouer avec l'audace. Renouer avec une politique qui améliore la vie des Français. Par exemple, on peut faire la loi Rebsamen sur la modernisation du dialogue social, mais commençons par reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Il y a une multitude d'autres sujets sur lesquels agir : la demi-part des veuves, le gel du point d'indice des fonctionnaires, la rémunération des enseignants...» Le débat 'est pas clos.

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